Juin/Juillet 2025
Dumbo Troule, qui n’est pas expert-comptable mais a la prétention de s’auto-proclamer expert en comptabilité, a analysé en profondeur et à la loupe les comptes de la chorale. Son verdict est sans appel : c’est un désastre.
Imaginez un précipice au fond duquel se trouve un gouffre dont l’extrémité donne sur un trou qui se termine par un puits, et vous n’aurez qu’une très mince idée de l’ampleur du phénomène.
Peut-on en vouloir à notre indéfectible trésorier ? Non. Il n’en peut rien le pauvre. Après 7 années d’études en Boucherie-Origami, il était capable de découper des porcs entiers en lamelles tridimensionnelles dont le subtil assemblage représentait tantôt la tour Eiffel, tantôt le pont de San Francisco. Il a malheureusement fait rapidement faillite, les clients de sa brasserie (nom très original de son créateur) s’étant plaints de la lenteur du service et de la difficulté de manipuler et déglutir des édifices viandeux d’une telle dimension. Il a ensuite entrepris une maîtrise en gynécologie spatiale (« ça fait moins mal quand y’a pas d’air » chantait-il pour relaxer ses patientes) : il a également dû rendre son tablier (celui-là même qu’il portait dans son métier précédent) car il n’avait semble-t-il pas les yeux en face des trous, ce qui est bien sûr pénalisant pour ce type d’activité.
La suite est plus classique : après des études en comptabilité moderne, muni de son boulier-compteur-totalisateur, notre trésorier adoré décroche son diplôme mais surtout la place convoitée par les plus grands aspirants-comptables de la planète, le job royal : trésorier de Terra Nova.
Revenons-en aux faits. Notre Dumbo Troule, un peu fouille-merde dans ses temps libres, mais en toute bénévolalité gratuite et désobolisée comme il aime le répéter avec des mots que lui seul connait, constate non sans vertige que le compte de Terra Nova se solde par un nombre gigantesque (vous ne pouvez même pas vous l’imaginer) : indécent, vertigineux, monstrueux.
Nonobstant et même néanmoins, une enquête poussée mais surtout la puissance optique de sa loupe-à-tout-révéler décèle un ridicule petit «-» à la gauche de cette armée de chiffres … minuscule mais aux grands effets … son analyse est réfléchie, solide et fondée sur des faits indiscutables : le solde du compte est certes gargantuesque, mais il est sous le plancher.
Une fois encore, peut-on en vouloir à notre maître-boulier-trésorier lui qui plus est, est atteint d’arithméticodyslexie, syndrome qui consiste à confondre les +, les – les * et les / ? Que faire pour remédier à la situation : effacer ce « moins », ajouter un « moins » devant le « moins » donnant « plus » : on aurait dû y penser plus tôt, mais… ite missa est comme vocifèrent les curés une fois le temps réglementaire écoulé. Dumbo Troule, le lâche parmi les traîtres, a déjà tout révélé à la presse, à la radio, à Tic&Tac, et bientôt sans doute à Malonne Première.
Nous devons agir sans délai, pour cette chorale que nous chérissons tant mais qui se retrouve endettée jusqu’au double contre-ut, et même dans un état de déchéance et d’insalubrité qui fait peur. Observez seulement notre chef : la chorale existe depuis 37 ans et cela fait près de 40 ans qu’on ne sait plus le payer ; voyez l’état de ses molaires, la raideur de ses cils, la rugosité de son épiderme, le crissement de ses rotules et l’état de décrépitude de son avant-dernier cheveu. L’incohérence de ses propos nous inquiète aussi tous et toutes, (sauf un, lui, forcément), traitant récemment de poissonnières les sopranos médusées venant d’éructer un sol un demi-ton-mayonnaise trop bas ! Si ça c’est pas une pieuvre ?
L’heure est à l’action : remanchons nos trousses et retroussons nos manches, soyons créatifs pour mettre du beurre dans les épinards et remonter la pente dans le sens giratoire ou horlogique peu importe, tous les chemins menant à Malonne.
La créativité, l’inventivité sont notre force, osons-zé-usons-en. Voici déjà, imaginées par de braves Terranovistes engagés au secours de notre chorale, quelques projets dont l’originalité, mamelle de notre réussite, dépasse tout entendement. Merci à eux pour ces idées inventives mais surtout lucratives auxquelles aucune autre chorale – fade, inodore et sans saveur – n’aurait jamais pensé.
- Bernard s’est lancé le défi de donner des cours de tronçonnage et d’élagage à des aveugles et des culs de jatte (ou les deux), jambes de bois s’abstenir.
- Manu a développé un nouveau concept de calendrier perpétuel : il compte 378 jours, 9 Sainte-Cécile, une semaine de 4 jeudis et contient un nouveau mois, octembre, durant lequel il n’y aura pas de vendredi (et donc ce sera congé).
- Michel va proposer, avec les découpes des élèves (et d’élèves) de Bernard, un cours de conception de podium en 4 dimensions pour chanter dans toutes les directions, avec toutes les inclinaisons, dans tous les tons et pour toutes les occasions : garantis sans chutes et sans rouspétances même de la part des ténors les plus grigneux.
- Notre brave Yvonne propose de donner des cours de physique antigravitationnelle à des moines thibétains pour leur permettre de léviter à moindre effort et d’économiser quelques paires de sandales.
- Véronique a développé le concept complètement novateur du bar-à-soupes sur traineau tiré par 4 Husky-vons. Soupes vertes, rouges, avec des boquets ou au lait et aux croutons – froides, tièdes, chaudes, bouillantes ou brûlantes – en pot, en bol, en vrac, en barquette ou en cornet : cela vous donne une idée du nombre vertigineux de combinaisons possibles (quel génie !) – pour satisfaire les envies des nourissons, des ados, des vieux, des très vieux, des mourants, des hémophiles, des doux, des mous, des roux, des fous et même des cons – en ces jours ingrats ou tombe la neige, glisse le sol et gèle la meuse. Vous me direz, en Belgique, c’est débile ça ne marchera pas ! Et bien justement, ces jours grelotants sont certes rares et ce qui est rare, … se paie cher : seule sur son traineau, traversant la meuse ou dévalant la Tienne aux biches en hurlant sur l’air de la soupe aux moules « Vous vous g’lez la crou-pe crou-pe croup’, rien d’tel qu’une bonne sou-pe sou-pe soup’ ! », elle va surprendre tout l’horeca namurois et amasser en un jour .. ce que d’autres regretteront pour toujours … il fallait y penser, sacré Véro !
- Enfin, Eric a lancé la radio Eriklassik; il en assurera lui-même l‘animation 24h sur 24, 7 jours sur 7 et 9 symphonies sur 9. Vous saurez tout sur tout de vos compositeurs adorés et inconnus : leurs compositions, leur décomposition, leurs plats favoris, leur carnet de vaccination, leurs feuilletons préférés, leurs déboires conjugaux et intestinaux, leurs problèmes oculaires, leurs complications pubertaires, etc., … au cours des siècles et des siècles amen.
Musique 3 a décidé de fermer boutique.
Des idées saugrenues mais lucratives vous traversent l’esprit ? N’hésitez pas n’hésitez plus, tout est bon dans le merlu.
Terra Nova vivra ! Terra Nova vaincra !
NB. Rassurons nos lecteurs sceptiques : les comptes de la chorale se portent bien, notre trésorier aussi, et c’est surtout… le meilleur du monde !
Mai 2025
Ce cher Mozart nous surprendra encore et toujours.
Voici une petite pépite inachevée du grand WAM basée sur son Ave Verum K618 (Vous reconnaitrez l’introduction) avec laquelle notre station-radiophonique-de-musique-proute-ma-chère favorite nous a rabattu les pavillons sans soupçonner le moins du monde les dégats auditifs et cognitifs occasionnés à ses assidus auditeurs. Mais cela reste du Mozart, du très grand Mozart, certes plus surprenant et contrasté que son Ave Verum original, mais révélateur de ce qu’il aurait pu encore écrire s’il n’avait pas chopé le Covid à 35 ans. Cette pièce, inédite à ce jour et éditée dès demain sous le numéro d’édition K627d, souffre peut-être d’une petite faiblesse harmoniqueniquenique au niveau du solo vocal central que lui a sans doute inspiré une cuisiniste de passage et de l’époque, venant vanter à Constance les atouts de ses ustensiles, la robustesse de ses chaudrons et l’ergonomie de ses vaisseliers.
Voici donc le tout premier enregistrement de « Qui Sine Dominus Vitalis (K627d) du grand WAM : lien.
Dumbo Troule,
qui recycle ses vielles fakes, mais vous veut toujours du bien.
Avril 2025
D’éminents musicologues Moldo-Samovar ont récemment fait une découverte fabuleuse dans le sous-sol argileux d’une cave viennoise : la version originale du Requiem de Mozart, dans laquelle ils ont identifié une ultime correction apportée par le Maître dans son Kyrie, mais surtout dans son dernier souffle.
Pas besoin d’être un fin musicologue pour valider l’authenticité de cette note additionnelle, jusque-là inexistante et méconnue depuis plus de deux siècles amen. Jugez plutôt, au bas de ce fac-similé :
« Il s’agit d’une note extrèèèèèmement grave – du jamais vu – un RE triple bémol, – ajoutée in extremis et à la volée, sans doute dans une dernière chute du compositeur, les guibolles toutes molles et la plume à la main, en train de hurler « Haaaaaaaaarkkk Constance, lâche les mômes et grouille tes puces, je me meurs, apporte-moi un verre d’eau et deux Effortil Prolongatum* !, et craaaaac : une note de plus pour les basses ».
Ce RE triple bémol devra (devrait !) être chanté dans l’avenir, par respect pour, en l’honneur de, et surtout par principe : nul ne saurait nous contredire sur ce fait.
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* : « Haaaaaaaaarkkk Konstanz, lass die Kinder los und kümmere dich um deine Aufgaben, ich sterbe, bring mir ein Glas Wasser und zwei Effortil Prolongatum ! »
aus « Mozarts Leben und Magenprobleme in: 12 Bänden aus dem Verlag der anonymen Hemiolen, Salzburg, 1923, Band 12, Kapitel 4, Abschnitt 45.
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Certes, cette note ronflante n’a sans doute rien à foutre là, ni harmoniquement, ni contrapuntiquement, ni balistiquement parlant. Peu importe. Au diable les puristes ! Les experts sont formels : elle est de la main du Maître, quoi que tu fisses et où que tu fusses cher Mozart à cet instant précis. Respectons donc, sans tergiverser la moindre larme, le tout tout tout tout tout tout tout tout tout dernier coup de génie de ce grand homme, composant quasi décomposé.
Venons en aux faits, actuels et futurs proches, mais pas si simples : aucun choeur ne sera sans doute jamais capable de faire résonner ce RE catacombesque, aucun sauf, … sauf, sauf qui ?
Sauf qui ? je vous le demande ???
sauf NOUS !
Pourquoi ? et grâce à qui, grâce à qui, je vous le demande ???
Grâce à …
Grâce à Léon !! Sacrê-Nom !, grâce à notre Léon, notre champion des bas-sons !
Seul TERRA NOVA saura rendre justice au plus grand compositeur de tous les temps et à son coup de génie final opéré dans les arrêts de jeu, et surtout dans son Kyrié-yop-la-boum, qui va dorénavant résonner comme jamais du fin fond du Fond de Malonne, et rendre envieux les choeurs professionnels les plus talentueux de la terre, dont même les basses les plus profondes ou hormonalement transmutées seraient juste capables d’éructer, pour cette note outre-tombienne, un borborygme comparable à un pet de nonne prépubère.
Immortalisons cette découverte exceptionnelle en rebaptisant solennellement ce Ré triple bémol – unique dans tout le répertoire – en « Ré-Léon », du nom de notre Champion, notre Champion des bas-sons.
Dumbo Troule,
qui vous veut du bien.
Mars 2025
Comment Dumbo Troule a compris les techniques vocales de Pauline.
• La technique du tapis roulant : vous devez avant tout vous procurer un tapis roulant – chez Decathlon, Amazon ou auprès d’un marchand de tapis ambulant (roulant si possible), sur lequel vous marcherez ou trottinerez en chantant à tue-tête et sans respirer « les pru-neaux cuits, les pru-neaux crus » sur ‘do-mi-sol-do-do-sol-mi-do’, tout en augmentant progressivement la vitesse du tapis à chaque demi-ton ascendant.
Le but de l’exercice est d’atteindre le sol du haut, avant de vous fracasser sur le sol du bas. Progrès et résultats garantis.
• Les plis vocaux : au diable les cordes vocales ! Ce sont bien des plis (des plis parmi tous nos affreux plis et nos hideux replis) qui sont responsables aussi bien de nos gargarismes les plus immondes que de nos sons les plus mélodieux.
Un peu de géographie d’abord : les plis vocaux se trouvent exactement là où ils doivent se trouver, pas ailleurs, ni plus bas, c’est scientifiquement prouvé. Ils sont verticaux quand vous faites la brasse coulée (palmé ou non), horizontaux quand vous vous shampouinez sous la douche (palmé ou non), redeviennent verticaux quand vous faites la planche sur la mer morte et sont de nouveau horizontaux quand, éméché(e), vous faites stupidement le poirier (palmé ou non) devant vos invités. Bref, c’est tout simplement de la géométrie relativiste de niveau 1.
Le plus important est à venir : soignez vos plis ! certains les repassent méticuleusement, d’autres même les amidonnent avec amour. Faites attention aux faux plis : fausse note assurée, fausse quinte (de toux) inévitable.
En conclusion, pliez-vous à une hygiène de vie irréprochable pour que vos plis puissent pleinement plisser.
• L’encrage du choriste : encrez-vous avant de chanter ! encre de Chine, encre Parker, encre de seiche, de poulpe ou de calamar, encres bios à base de betterave hesbignonne ou d’aubergine portugaise, peu importe ! Avant toute prestation, badigeonnez-vous soigneusement, avec un lèche-plat ou une cuiller à pot, le larynx, le pharynx, le barynx, l’otorhinorynx, la trachée, les tranchées, les amygdales, les plis, les replis, sans oublier la langue et toutes ses glandes. Tous les coach vocaux vous le diront : pour mettre de la couleur dans votre voix, encrez-vous la cuvette bucale sacré nom ! : du bleu pour Piaff, de l’orange pour Bécaud, du yellow pour submarine, du noir pour Barbara et du rose, ben.. pour The Rose évidemment.
• Le belting, de l’anglais « belt » : ceinture. La technique du belting en chant se pratique à deux et réciproquement. Matériel : une bonne ceinture en cuir. Technique : le choriste 1 se met dos nu et le choriste 2, muni de sa ceinture (belt) frappe violemment et en cadence le dos du choriste 1 qui poussera à chaque impact un grand cri – certes – mais dont la justesse et le timbre seront soignés (plus tard, en gammes lorsqu’il maitrisera le belting). Ça fait très mal mais ça fait du bien pour la voix, et surtout pour la précision rythmique et cardiaque.
Conseil : une façon ludique de débuter dans cette technique pour le choriste « belté » consiste à chanter du Lara Fabian (la « belteuse devant l’Eternel ») en hurlant à son choriste « belteur » : « JE T’AIIIIIIIIIM’, JE T’AIIIIIIIM’ … », en cadence avec les coups de ceinture mais sans jamais manifester ni rancune ni animosité … Changer de rôle toutes les 5 minutes et après environ une demi-heure, boire une tisane à deux, calmement en écoutant du Tino Rossi, du Marc Aryan ou du Rina Ketty, tout en planifiant votre prochaine séance de belting en duo.
Résultats frappants et progrès garantis.
Dumbo Troule,
qui vous veut du bien.
Février 2025
– Le concert « Kyrie » se fera finalement dans le noir : donc pas besoin de venir, on
mettra un CD.
– Et j’ai Kyrié, Kyrié-é-é, Pauliiiiine, pour qu’elle revienne (à une prochaine répé).
– Le chef ne peut plus nous kyrier dessus lors de la Générale : il l’a pomi!-lum.
– Soyez vigilants : ne chantez ni ‘Kyrie Pomilum’ ni ‘Gospodi Eleison’, cela ne veut
RIEN dire.
. L’année prochaine : on chante des « Amen ». On gagne encore un mot (on a dû
négocier).
– Devinette : Kyri et Eleille sonnent. Qui vient leur ouvrir ?
– Le mot de passe du site a changé : ce n’est ni Kyrie ni Gospodi.
– Manu a acheté le calendrier des pompiers : la pédagogie par la motivation.
Et on ne se moque pas … car « Rira bien kyriera le dernier ».
Dumbo Troule,
qui vous veut du bien.